Un Parcours ludique, de l’atelier au zoo
Riche d’environ 90 oeuvres issues des collections du musée, l’exposition rend à la fois hommage au passé, au présent et au futur. Elle est organisée sur le principe d’un abécédaire, avec un mot significatif choisi pour chaque lettre de l’alphabet. Au fil du parcours, le visiteur passe ainsi de l’atelier (A) de Méheut au zoo (Z) par des chemins détournés, fait des rencontres (Yvonne Jean-Haffen, Albert Kahn), appréhende diverses techniques artistiques (caséine, faïence, gravure … ) et peut se projeter dans l’avenir à travers des vues du musée Mathurin Méheut de demain.
Mathurin Méheut au Pluriel
Dès 1902, date à laquelle il commence à travailler pour la revue Art & Décoration, Mathurin Méheut s’affirme sur la scène artistique parisienne. Enchaînant dès lors les commandes, il connaît le succès dans des domaines très différents dont l’exposition dresse un panorama à travers une sélection de pièces significatives. Sujets naturalistes, animaliers, exotiques, historiques, ethnographiques ou religieux, l’incroyable profusion créative de Méheut se décline sous ses formes les plus variées : grands formats peints, dessins, croquis, gravures, illustrations.
Des œuvres renouvelées
Les œuvres présentées au public sont différentes de l’exposition de 2020 en ce qui concerne les dessins, c’est-à-dire l’essentiel de l’exposition. De nouveaux croquis de guerre, sujets bretons ou naturalistes ponctuent ainsi ce parcours 2021. Autre nouveauté, une imposante et superbe gouache de près de trois mètres de long représentant des goémoniers à l’île de Sieck est exceptionnellement sortie des réserves pour l’occasion.
Les grands formats peints
Diverses œuvres peintes sont sorties des réserves pour l’exposition, parmi lesquelles d’anciens éléments de décors réalisés pour des commanditaires privés. Les étonnantes Femmes-pagures sont réalisées vers 1930 pour être insérées dans les boiseries de la salle à manger de la maison de l’architecte Julien Heulot à Champigny. Le Cornac fait quant à lui partie d’un ensemble décoratif de quatre panneaux créés par Mathurin Méheut pour la Villa Miramar à Cap Martin, sur la Riviera, propriété du banquier et mécène Albert Kahn. Mathurin Méheut est alors chargé de la décoration de la villa située dans un domaine de treize hectares où Kahn concrétise une de ses utopies, assembler des jardins exotiques provenant de pays à mille lieues les uns des autres. Ces panneaux sont vraisemblablement inspirés de ces jardins.
Dessins et croquis
Les dessins et croquis forment le noyau historique des collections du musée Mathurin Méheut, constitué à l’origine du fonds d’atelier de l’artiste. Son oeuvre graphique est en toute logique représenté en nombre dans l’exposition. Il permet d’apprécier les talents de dessinateur de Méheut aussi bien que la variété des sujets qu’il aborde au cours de sa vie. Certains thèmes sont particulièrement mis à l’honneur. Comme la Bretagne, terre d’origine de l’artiste et qui a été pour lui une source intarissable d’inspiration ; la Grande Guerre également, qu’il a dessinée quotidiennement jusque dans l’enfer des tranchées pour nous restituer de précieux documents.
Céramiques
Dès 1919, Mathurin Méheut travaille pour les faïenceries Henriot à Quimper dès 1927, pour la Manufacture de Sèvres et à partir du début des années 30 pour la firme Villeroy & Boch. De ses collaborations respectives sont présentés un ex-voto en faïence blanche, une seiche attaquant un banc de poissons en faïence polychrome et plusieurs assiettes d’un service destiné au restaurant Prunier à Paris.
Gravures et illustrations
Méheut remporte ses premiers succès publics grâce à l’illustration d’ouvrages. Dans l’exposition,
l’album Regarde, réalisé en 1929 avec Colette, consacré aux animaux de la mer et destiné aux enfants, est une véritable réussite en matière de créativité. Pour ses travaux d’illustrations, Méheut collabore également avec des graveurs chargés d’interpréter ses dessins, ainsi Georges Beltrand, dont quatre matrices en bois sont exposées.