Le musée présente environ 250 œuvres, dessins, peintures et céramiques de Mathurin Méheut. L’exposition des collections est amenée à être régulièrement renouvelée pour des questions de conservation : la fragilité des œuvres sur papier impose en effet de les préserver à l’abri de l’air et de la lumière dans les réserves.
Le public est aussi invité à découvrir l’artiste et son œuvre à travers des outils multimédias. Ces dispositifs numériques se déclinent suivant les principaux thèmes développés dans le parcours : la nature, le quotidien, l’ailleurs.
L’été, pardon à L’île de Batz
Une œuvre au format exceptionnel prend place au sein du parcours permanent cette année, grâce à un prêt du Centre National des Arts Plastiques (CNAP).
Conservée, suite à une mise en dépôt, au musée des Beaux-arts de Rennes, elle mesure 150 cm sur 550 cm et nous plonge dans une scène qui se déroule pendant le Pardon de Sainte-Anne à l’Île de Batz.
La nature
Formé aux Beaux-arts de Rennes puis à l’Ecole nationale des arts décoratifs à Paris, Méheut se plaît surtout à travailler sur le vif, dans la nature. En plein air, il s’adonne à l’observation patiente, minutieuse et méthodique de son environnement.
Au cours d’un séjour décisif à la station biologique de Roscoff (1910- 1912), il partage le quotidien des scientifiques et s’intéresse à la vie méconnue des fonds marins. Après ses Études d’animaux, publiées dès 1911, il illustre Etude de la mer en 1913 puis Étude de la forêt en 1927
Le quotidien
Toujours dans l’observation directe, sur le terrain, Méheut porte à sa manière le regard d’un ethnographe sur les activités humaines. C’est au front, au cours de la Grande Guerre, qu’il met véritablement à l’épreuve sa capacité à aller à l’essentiel.
Peu à peu, la représentation individuelle cède la place à la représentation collective, anonyme. Après-guerre, Méheut trouve toujours son inspiration dans la vie quotidienne. Ce sont principalement les activités sociales qui l’intéressent.
L'ailleurs
La Bretagne, région natale de Méheut, occupe une place à part dans son œuvre. Une fois installé à Paris, il y revient régulièrement. En Bretagne, il se ressource. Il parcourt, il explore, il observe, il dessine. Son intérêt se concentre sur les modes de la vie quotidienne propres à cette province où la modernisation débute à peine.
Le premier voyage de Méheut lui est offert par la bourse « Autour du Monde » de la fondation Albert Kahn, en 1913. Après-guerre, ses grands périples seront dictés par des commandes.
En fait, Méheut a peu l’âme d’un voyageur. Même quand il sillonne la France, c’est pour des raisons documentaires, essentiellement pour nourrir ses travaux d’illustrations. Il n’y a guère qu’en Provence qu’il trouve un nouveau port d’attache.
La Tapisserie
La Mer
La monumentale tapisserie La Mer (350 x 595 cm) est tissée à la prestigieuse manufacture des Gobelins entre 1941 et 1946.
Pour des questions de conservation, elle est visible en 2024 mais sera en repos en 2025.
Méheut est l’auteur du carton qui a servi de guide aux artisans lissiers : la commande lui est passée en 1939, avec pour sujet imposé une « allégorie de la vie marine ». Le carton, de taille identique à la tapisserie, reste visible tous les ans au musée.